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Si la chirurgie plastique et réparatrice connut un développement irrégulier au cours des siècles qui précédèrent le XXème, c’est encore grâce aux progrès de la chirurgie de guerre, qu’elle acquit véritablement ses lettres de noblesse. Lors de la première guerre mondiale, de nombreux soldats furent blessés, mutilés dans les tranchées, par des balles ou éclats d’obus, souvent au visage et défigurés à jamais. C’est pour tenter de soigner, d’abord, réparer, ensuite, ces tristement célèbres « gueules cassées » que de nombreuses techniques furent développées en chirurgie maxillo-faciale par les chirurgiens de l’époque. On parle alors d’ « ouvre-bouche », de « casque de Darcissac », de greffe « ostéopériostique » ou de greffe « italienne ». Se distinguèrent Harold Gillies, qui opéra plus de 5000 soldats britanniques mutilés au Cambridge Military Hospital, Henry Delagenière, médecin-chef du centre de chirurgie maxillo-faciale du Mans, mais aussi Léon Dufourmentel dont la technique de greffe éponyme permettait de greffer des morceaux de peau du cuir chevelu sur le menton pour reconstruire les mâchoires, Blair ou Davis, entre autres… Comme bien souvent, c’est dans les moments les plus sombres de l’Histoire que la médecine fit les plus grands progrès.
Dans l’entre-deux-guerres, avec l’avènement du cinéma et le développement de la presse, la chirurgie plastique acquiert une nouvelle dimension et l’idée de chirurgie esthétique émerge enfin. Suzanne Noel, qui avait opéré au chevet des « gueules cassées » durant la Grande Guerre, réalise l’un des premiers liftings au monde sur l’illustre comédienne Sarah Bernhardt. Dans les années 1930, alors qu’aux Etats-Unis les grands chirurgiens se regroupent en société savante et se consacrent à la chirurgie plastique, de grands noms français, Noël, Passot ou bien Bourguet décrivent des techniques qui inspireront les méthodes modernes…
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