« S’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » Ainsi écrivait Blaise Pascal pour évoquer le nez le plus célèbre de l’Histoire, celui de Cléopâtre.

Si les opérations de chirurgie esthétique sont aujourd’hui des pratiques courantes et répandues, tout n’en a pas toujours été ainsi.

La chirurgie plastique trouve sa source dans l’antiquité, chez les égyptiens au temps des Pharaons et certains manuels relatent des opérations de chirurgie faciale réalisées suite à des blessures de guerre. Les hindous, près de 6000 ans avant J-C, pratiquèrent les premières rhinoplasties réparatrices. Mais la chirurgie plastique fut longtemps freinée par son interdiction par les religions qui voyaient d’un mauvais œil les manipulations et interventions esthétiques sur le corps humain.

Au milieu du XVIe siècle, le médecin italien Gaspare Tagliacozzi Trigambe développa une technique dite « greffe italienne » permettant de greffer des morceaux de peau du bras sur le nez, les lèvres ou bien encore les oreilles mutilées. Qualifié de « Chirurgien des miracles » il décrivit sa méthode dans un ouvrage intitulé Chirurgia nova de nasium, aurium, labiorumque defectu per insitionem cutis ex humero qui lui valut d’être excommunié par l’église catholique. S’il est considéré comme le père de la chirurgie plastique, ce n’est que plus tard, au début du XIXe siècle que le terme de « Chirurgie Plastique » apparut pour la première fois, à l’occasion de la publication de l’ouvrage Handbuch der plastischen Chirurgie (1838) du chirurgien allemand Eduard Zeis. Cet ouvrage fut préfacé par un autre spécialiste allemand, Johann Friedrich Dieffenbach, qui se rendit célèbre pour ses travaux sur la transplantation de peau et sur les opérations de chirurgie reconstructrice de la face. Il développa également de nouvelles techniques chirurgicales pour la guérison du strabisme et du pied-bot.

Si la chirurgie plastique connut ainsi un développement important au XIXe, c’est au XXe que chirurgie plastique et esthétique vont connaitre leur véritable essor, lié en partie aux deux conflits mondiaux majeurs que nous connaissons…

La suite dans un prochain billet